Commentaire du chef des placements d’ARK sur le deuxième trimestre de 2024

Commentaire au 17 juillet 2024

Les indices boursiers mondiaux généraux1 se sont appréciés au deuxième trimestre, même si la Réserve fédérale américaine (la « Fed ») s’est abstenue de s’engager quant au moment et au rythme des baisses de taux à venir. Même si la Fed adopte généralement une position ferme, certains de ses membres commencent à se dissocier du consensus. Le président de la Réserve fédérale de Chicago, Austan Goolsbee, a récemment déclaré que la Fed devrait se préparer à des baisses de taux si l’inflation continue de tomber à 2 % sur 12 mois.

Alors que les analystes s’attendent à un atterrissage en douceur, ARK prévoit toujours que la perte de pouvoir de fixation des prix forcera les sociétés à effectuer des suppressions d’emplois qui perpétueront la récession tournante2 qui a commencé au printemps 2022, lorsque la Fed a multiplié par 22 les taux d’intérêt. En réaction, l’habitation, l’automobile, l’immobilier commercial et les dépenses en immobilisations ont capitulé à mesure que les stocks continuaient de s’accumuler. À notre avis, les cinq plateformes d’innovation 3 autour desquelles ARK a concentré ses recherches et ses placements pourraient jouer un rôle démesuré pour sortir l’économie de la récession, en sauvant les marges des sociétés, alors que l’inflation cédera la place à la déflation dans de nombreux secteurs au cours des prochaines années.

Les récessions mobiles donnent à penser que la Fed devrait évaluer le bien-fondé des réductions de taux plus tôt que le suggèrent les graphiques. Dans le cadre de son double mandat, la Fed se concentre toujours davantage sur l’inflation que sur l’emploi, mais le Bureau of Labor Statistics (BLS) a révisé à la baisse les statistiques sur les salaires des travailleurs non agricoles pendant treize des seize derniers mois; laissant entendre que le marché de l’emploi s’affaiblit beaucoup plus rapidement que ne l’ont suggéré les rapports gouvernementaux. La dernière fois que le BLS a revu à la baisse ses statistiques sur les emplois non agricoles pour une période aussi longue, c’était en 2007, juste avant la crise financière mondiale. Ce point de vue est étayé par les éléments suivants :

  • Le secteur de l’automobile a fait face à d’importants défis pendant la pandémie de COVID-19 et, même si les ventes ont connu une reprise en V en 2021, les ventes annualisées actuelles sont de l’ordre de 15,3 millions d’unités4, ce qui est bien en deçà des 17 à 18 millions d’unités vendues avant la pandémie. Au début de celle-ci, l’automobile représentait environ le tiers de la flambée de l’inflation. Maintenant, le prix des voitures d’occasion a reculé de 9 % sur 12 mois et de 24 % par rapport au sommet des prix.5
  • Les données sur l’habitation, comme les prix médians, les mises en chantier et l’abordabilité, envoient également des signaux inquiétants. Avec 4,1 millions d’unités, le nombre de ventes de maisons existantes n’est pas loin des niveaux atteints pendant la crise mondiale de l’habitation6. Dans l’ensemble du pays, les loyers diminuent d’environ -0,7 % sur 12 mois7. En même temps, un nombre historiquement élevé de logements en construction donne à penser que les loyers feront passer l’inflation en territoire beaucoup moins élevé que prévu l’année prochaine.
  • Le revenu intérieur brut (RIB) réel, qui devrait être égal au produit intérieur brut (PIB) au fil du temps, donne à penser que l’économie est nettement plus faible que ce qui est dépeint par le PIB réel. L’écart presque record est d’environ 520 milliards de dollars8. De nombreux indicateurs mondiaux de tendance des sociétés corroborent cette faiblesse, ayant signalé des baisses de revenus d’une année à l’autre au premier trimestre : 3M (-0,3 %), UPS (-5,3 %), Kraft-Heinz (-1,2 %), Exxon Mobil (-3,9 %), Thermo Fisher (-3,4 %), Home Depot (-2,3 %), Cisco (-12,8 %), Texas Instruments (-16,4 %), en partie à cause de la faiblesse dans le reste du monde.
  • Après avoir stimulé la rentabilité grâce à la hausse des prix pendant les goulots d’étranglement liés à la chaîne d’approvisionnement en 2021-2022, et de nouveau lorsque la croissance par unité a déçu en 2023, les sociétés semblent maintenant perdre leur pouvoir de fixation des prix, au détriment des marges bénéficiaires. Déjà, des entreprises comme Amazon, Nike, Starbucks et McDonald’s ont lancé des campagnes de remises pour reconquérir les consommateurs. Selon Bloomberg, la marge bénéficiaire brute de l’indice S&P 500 est passée de 34,6 % en moyenne au cours des cinq dernières années à 33,7 %, au deuxième trimestre de 2024. À notre avis, ce recul s’intensifiera jusqu’à ce que la Fed réduise fortement les taux d’intérêt et à moins que les sociétés n’exploitent énergiquement l’innovation comme l’intelligence artificielle, non seulement pour stimuler la croissance de la productivité, mais aussi pour créer de nouveaux produits et services qui remplacent les anciennes solutions. Dans l’intervalle, afin de limiter les dommages causés aux marges, les sociétés qui ont retenu leurs employés pendant la pénurie de main-d’œuvre de l’après-COVID devraient les mettre à pied l’année prochaine – et réduire la croissance des salaires – ce qui atténuera encore les inquiétudes de la Fed au sujet de l’inflation sous-jacente. Par conséquent, l’activité nominale pourrait reculer sous les récents points faibles associés à l’habitation, à l’automobile et à d’autres achats importants, ce qui entraînerait d’autres réductions de prix et une compression des marges.
  • Selon les mesures de la National Federation of Independent Business (NFIB), l’optimisme des petites entreprises aux États-Unis est en territoire de récession, non seulement en deçà de ce qui était observé pendant la récession causée par la COVID-19 et la crise de l’épargne et des prêts, mais aussi en deçà de ce qu’il était pendant la crise financière mondiale9 . Les petites entreprises sont les principaux moteurs de la création d’emplois, de sorte que cette baisse de confiance indique que le marché de l’emploi est beaucoup plus faible que suggéré par les données.
  • La croissance de la masse monétaire M210 est devenue négative sur 12 mois de décembre 2022 à mars 2024 et, à 0,6 %, elle demeure extrêmement faible selon les normes historiques. Les baisses séquentielles semblaient naturelles après la hausse liée à la COVID-19, mais une faiblesse persistante pourrait indiquer une récession. De plus, étant donné que la hausse des taux hypothécaires a piégé les propriétaires dans leur maison, la vitesse de circulation de la monnaie semble ralentir et pourrait exacerber l’incidence du déclin de la masse monétaire M2, en augmentant les probabilités d’une déflation généralisée des prix.
  • Le ratio de l’indice des prix des métaux du Commodity Research Bureau (CRB) par rapport à l’indice des prix de l’or a chuté pour atteindre des creux jamais enregistrés depuis la crise financière mondiale de 2008-2009. Jusqu’à ce que la Fed commence à relever les taux en 2022, ce ratio a été étroitement corrélé aux taux d’intérêt à long terme. Si cette relation devait revenir à la normale, les taux d’intérêt pourraient s’effondrer, ou bien les prix des métaux pourraient augmenter considérablement, ou une combinaison des deux.
  • Récemment, l’indice JOLTS sur les postes à pourvoir a été inférieur aux attentes, puis a été révisé à la baisse. Le ratio des postes à pourvoir par rapport aux chômeurs est tombé aux niveaux d’avant la COVID-19, et les données de l’indice JOLTS expliquent la baisse du taux d’abandon.

Alors que la Fed cherche à étouffer l’inflation avec des taux d’intérêt élevés, le marché obligataire envoie un signal que des difficultés sont à venir. De mars 2021 à juillet 2023, la courbe des taux11 s’est inversée, passant de 159 points de base à -108 points de base12, l’inversion la plus forte depuis le début des années 1980, lorsque la Fed luttait contre une inflation à deux chiffres. Depuis juillet 2023, la courbe des taux est entrée dans une phase d’accentuation à la baisse, les taux à long terme augmentant par rapport aux taux à court terme, ce qui réduit l’inversion à -35 points de base13, en donnant toujours à penser que la croissance réelle et l’inflation pourraient surprendre en étant inférieures aux attentes. La Réserve fédérale a commencé à augmenter les taux d’intérêt lorsque l’indice des prix à la consommation (IPC) sur 12 mois, un indicateur témoin économique, a atteint 8,5 % sur 12 mois en mars 2022. Peu de temps après, les pressions géopolitiques et l’accumulation de stocks ont fait passer le taux d’inflation fondé sur l’IPC à 9,1 % sur 12 mois. Depuis, l’inflation mesurée par l’IPC a baissé à 3,0 %14, grâce à diverses forces déflationnistes (bonnes, mauvaises et cycliques).

Le taux cible des fonds fédéraux a été multiplié par 22 en un peu plus d’un an. Les ramifications déflationnistes de la politique actuelle de la Fed se voient déjà dans les faillites du segment de l’immobilier commercial, dans les secteurs des immeubles de bureaux et de l’immobilier multifamilial, et pourraient déboucher sur une autre série de faillites de banques régionales. Si la banque centrale réduisait alors les taux d’intérêt, les sociétés qui sacrifient leur rentabilité à court terme pour investir et potentiellement tirer parti des occasions de croissance exponentielle offertes par la technologie en seraient les principales bénéficiaires.

Elle a suspendu ses mesures de resserrement l’été dernier. En même temps, dans le domaine des technologies, ChatGPT a commencé à rendre plus excitantes les percées apparemment miracles qui devraient faire pencher la balance encore plus du côté de la déflation généralisée. Bien que la destruction créative – la transition des véhicules à essence aux véhicules électriques, par exemple – puisse masquer l’essor associé à l’IA et à d’autres technologies perturbatrices qui évoluent aujourd’hui, les vagues de croissance associées à la convergence des 14 technologies participant à nos cinq grandes plateformes (robotique, stockage d’énergie, intelligence artificielle, technologie de chaîne de blocs et le séquençage multiomique) devraient commencer à faire bouger les choses sur le plan macroéconomique de plus en plus et de façon significative au cours des cinq à dix prochaines années.

Par ailleurs, le marché boursier a atteint des niveaux de concentration record, ce qui a stimulé notre recherche d’une exposition diversifiée à la révolution de l’IA, en particulier les applications logicielles qui, selon nos recherches, sont sous-représentées dans des indices de référence, mais susceptibles de stimuler la création de valeur sur notre horizon de placement. À notre avis, l’histoire montrera que l’inflation, initialement déclenchée par les chocs de l’offre, était temporaire et qu’elle s’est transformée en désinflation, puis en déflation. Par conséquent, il est probable que les taux d’intérêt surprennent en étant inférieurs aux attentes, ce qui élargira la remontée boursière au-delà d’un sous-ensemble restreint d’actions et renforcera la nécessité d’investissements diversifiés dans l’IA. ARK a raison de dire que les occasions de placement en intelligence artificielle les plus importantes sont associées à une « innovation perturbatrice », mais les gagnants et les perdants seront sans doute surprenants, ce qui donnera lieu à un ensemble plus diversifié de gagnants auquel la concentration actuelle des marchés boursiers devrait céder le pas.

Au deuxième trimestre de 2024, les FNB BMO ARK ont inscrit un rendement inférieur à celui des indices boursiers mondiaux généraux15.

BMO ARK Fonds Internet nouvelle génération – Série FNB (ARKW)

BMO ARK Fonds révolution génomique – Série FNB (ARKG)/strong>

BMO ARK Fonds innovation – Série FNB (ARKK)

Selon l’indice S&P 500 et l’indice MSCI Monde.

Les cinq plateformes d’innovation d’ARK sont l’intelligence artificielle, la robotique, le stockage d’énergie, le séquençage multiomique et la technologie de la chaîne de blocs.

3 Indice de valeur des véhicules d’occasion de Manheim. Données de juin 2024.

Groupe automobile WARD. Données de juin 2024.

National Associate of Realtors. Données de mai 2024.

6 Apartment List National Rent Report. Données en date de juillet 2024.

Données économiques de la Réserve fédérale américaine en date de mars 2024. Le PIB est la valeur marchande totale de tous les produits finis et services produits à l’intérieur des frontières d’un pays au cours d’une période donnée, habituellement un an. Le RIB est une mesure du revenu total généré par l’économie d’un pays au cours d’une période donnée, habituellement un an.

National Federation of Independent Business. Données de mai 2024.

La masse monétaire M2 est une mesure de la masse monétaire américaine qui comprend la masse monétaire M1 (billets et pièces détenus par le public non bancaire, les dépôts accessibles par chèque et les chèques de voyage) plus les dépôts d’épargne (y compris les comptes de dépôt du marché monétaire), les petits dépôts à terme de moins de 100 000 $ et les actions de fonds d’investissement du marché monétaire de détail.

10 Mesurée par l’écart entre les taux des obligations du Trésor à 10 ans et ceux des obligations du Trésor à 2 ans.

11 Une « inversion » signifie que le taux des obligations du Trésor à long terme est inférieur à celui des obligations du Trésor à court terme. L’écart de taux était de 159 points de base le 29 mars 2021 et de -108 points de base le 3 juillet 2023. Un point de base correspond à 1/100 d’un point de pourcentage, soit 0,01 %.

12 La différence de rendement était de -35 points de base le 28 juin 2024.

13 U.S. Bureau of Labor Statistics. Données de juin 2024.

14 Les indices boursiers mondiaux généraux correspondent à l’indice S&P 500 et à l’indice MSCI Monde.

15 Au 31 juillet 2024, la valeur liquidative annualisée du Fonds Internet nouvelle génération BMO ARK, série FNB (ARKW) était de 19,01 % sur 1 an, de 7,04 % depuis le début de l’année et de 63,10 % depuis la création du fonds (le 15 novembre 2022). Au 31 juillet 2024, la valeur liquidative annualisée du Fonds révolution génomique BMO ARK, série FNB (ARKG) était de -25,48 % sur 1 an, de -14,37 % depuis le début de l’année et de -20,25 % depuis la création du fonds (le 15 novembre 2022). Au 31 juillet 2024, la valeur liquidative annualisée du Fonds innovation BMO ARK, série FNB (ARKK) était de -5,63 % sur 1 an, de -9,75 % depuis le début de l’année et de 18,96 % depuis la création du fonds (le 15 novembre 2022).

 

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